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cultureRomans, essais : sélection de livres queers pour cultiver votre jardin cet été

Par têtu· le 28/07/2023
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[Sélection à retrouver dans le magazine têtu· disponible en kiosque tout l'été, ou sur abonnement] Rien de tel que les vacances d'été pour se redonner du temps de cerveau disponible à l'évasion, ou à la réflexion. D'un inédit de Michel Foucault au premier roman de John Waters, voici quelques idées de livres à glisser dans la valise.

Rose Valland, l’espionne à l’œuvre, de Jennifer Lesieur

C’est une histoire exceptionnelle que nous propose Jennifer Lesieur (éd. Robert Laffont), celle de Rose Valland, attachée de conservation au musée du Jeu de paume, à Paris, où vont transiter une partie des œuvres pillées par les nazis avant d’être envoyées en Allemagne. Au péril de sa vie, la résistante lesbienne va consigner toutes les informations relatives à ces pillages (nom des œuvres, propriétaires, destination…), et ainsi participer à leur restitution à la fin de la guerre.

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Sale Menteuse, de John Waters

Ce premier roman du cinéaste américain (éd. Gaïa) ressemble à son cinéma : foutraque et rempli de personnages hauts en couleur, à l’image de ceux des films Pink Flamingos ou Hairspray. Cette fois, il s’agit d’une course poursuite à travers les États-Unis, la menteuse Marsha Sprinkle étant traquée en raison de sa langue fourbe. Mais derrière ce récit extravagant apparaît une critique nette de l’Amérique puritaine d’aujourd’hui, que John Waters a évidemment toujours dans le viseur.

Pédés, coordonné par Florent Manelli

“Ce livre vise à porter les luttes pédées encore plus loin, des combats qui respectent les individualités de chacun tout en renouant avec une solidarité brisée par un système qui ne cherche qu’à nous diviser”, peut-on lire dans l’avant-propos de Pédés, qui s’ajoute aux nombreux essais queers de l’année. Publié par les éditions Points, ce livre rassemble des textes coordonnés par l’auteur et illustrateur Florent Manelli. Parmi ses huit contributeurs, des journalistes, des militants, des artistes, des auteurs, tous pédés et motivés par une chose : donner du sens à leurs vécus, pluriels, complexes et dominés par la société hétéropatriarcale.

Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, de Didier Eribon

Ce nouveau livre de Didier Eribon s’inscrit dans la droite ligne de Retour à Reims, qu’il avait écrit après la mort de son père. Dans Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple (éd. Flammarion), consacrée cette fois à la mère de l’auteur – décédée après son admission en ehpad –, ce dernier interroge le rapport de nos sociétés à l’“expérience limite” du vieillissement et pose la question de la défense des droits de nos aînés.

Drag, de Johann Zarca

Tony le jour, Nita la nuit. Dans son nouveau roman, Drag (éd. Grasset), Johann Zarca nous fait le récit d’un personnage scindé entre les tours grises qu’il fréquente le jour, et où il prend les allures d’un caïd, et les nuits colorées où il se glisse dans la peau d’une drag queen. L’auteur crée un jeu de rôles et de miroirs dans lequel les différentes facettes du personnage fonctionnent de façon autonome, jusqu’à ce que ce ne soit plus possible, et qu’il doive choisir : ne faire qu’un, ou disparaître.

Le Discours philosophique, de Michel Foucault

C’est un coup de tonnerre dans l’édition queer qui retentit avec la publication de cet inédit aux éditions du Seuil du philosophe Michel Foucault. Tiré à 4.500 exemplaires, ce manuscrit, retrouvé par la Bibliothèque nationale de France en 2012, contient une réflexion sur Descartes et les prémices de L’Archéologie du savoir. “Pas de publication posthume”, avait pourtant demandé l’auteur, mort en 1984 du sida.

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Crédit photo : Vlad Patana / Unsplash