Netflix12 documentaires à regarder sur Netflix pendant le mois des fiertés

Par Alexis Patri le 21/06/2019
Todrick Hall documentaire Netflix

Réapprendre notre histoire, célébrer nos familles, ou découvrir de nouveaux modèles... Plusieurs documentaires disponibles sur Netflix sont consacrés aux personnes LGBT. TÊTU fait le point.

Nous vous l'expliquions en novembre 2018, Netflix propose des codes d'accès direct aux contenus LGBT+. À l'occasion du mois des Fiertés, nous avons exploré le "code 4720", celui qui mène aux documentaires LGBT+. À l'heure où nous écrivons, ils sont au nombre de treize. Un chiffre qui peut rapidement varier, Netflix ajoutant et retirant très régulièrement des contenus. TÊTU les a tous vus. Et vous explique pourquoi il faut absolument (ou non) les voir.

Douze documentaires visionnés

Notre sélection se concentre sur douze documentaires : "C'est Ma Famille", "Growing Up Coy", "Marsha P. Johnson : histoire d'une légende", "Paris Is Burning", "The Untold Tales of Armistead Maupin", "Michael Lost And Found", "Laerte-se", "Forbidden Games : the Justin Fashaun story", "Who the f**k is that guy ?", "Mala Mala", "Snervous Tyler Oakley" et "Behind The Curtain : Todrick Hall".

Nous avons volontairement exclus "Une Meute À La Maison". Il suit un couple d'hommes venant au secours des chiens abandonnés. Mais ce documentaire dit finalement peu de choses des parcours et des luttes des personnes LGBT+.

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Célébrer nos familles

En 2019, nos droits à fonder une famille diffère encore de ceux des couples hétéros. Nos modèles trouvent pourtant l'acceptation jusque dans les milieux les plus traditionnels. C'est ce que montre le réalisateur Hao Wu avec "C'est Ma Famille". Ce citoyen américain né en Chine filme son propre parcours de GPA et la manière dont sa famille (restée au pays) se fait à son coming-out et le projet de famille qu'il prépare avec son mari. Ce documentaire est l'un de nos préférés, notamment parce qu'il explore avec légèreté et humour l'évolution d'un milieu conservateur. Avec un coup de cœur foudroyant pour la mère du réalisateur qui s'avère drôle et aimante, malgré une carapace plutôt rude.

Un enfant transgenre accompagné et soutenu par ses parents est un enfant heureux. C'est cette vérité que démontre une nouvelle fois, et avec une émotion indéniable, le documentaire "Growing Up Coy". Il nous plonge dans la vie de la famille de Coy, petite fille dont la transidentité a été largement médiatisée aux États-Unis. Et plus particulièrement dans le combat de ses parents contre les règles illégales et transposes de son école. Un bel exemple de parents qui, par amour, se battent publiquement pour que les choses changent, pour leur enfant, et pour les enfants trans' à venir.

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(Ré)apprendre notre histoire

Avec "The Untold Tales of Armistead Maupin", Netflix a préparé la jeune génération à son adaptation des "Chroniques de San Francisco". Réussi sans être inoubliable, ce documentaire retrace la trajectoire d'Armistead Maupin, ancien militant du parti Républicain et aujourd'hui auteur ouvertement gay mondialement reconnu. "The Untold Tales of Armistead Maupin" revient également sur la naissance de "Tales of The City" et l'importance de ces romans parmi la communauté LGBT+, partout dans le monde.

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La légende veut qu'elle ait lancé la première brique lors des émeutes de Stonewall, en 1969. Militante transgenre de la première heure, l'icône Marsha P. Johnson a été assassinée en 1992 et son dossier a été vite abandonnée par la police de New-York. Essentiel, le documentaire "Marsha P. Johnson : histoire d'une légende" rappelle le rôle-clé de la travailleuse du sexe et suit des bénévoles qui enquêtent pour faire réouvrir son dossier. Sa camarade de lutte Sylvia Rivera y fait un rappel essentiel : "Les femmes trans et les drag-queen ont été à l'avant-garde du mouvement" de libération LGBT+.

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Entre la série "Pose" et le succès croissant de Kiddy Smile, la culture ballroom a le vent en poupe. Mais connaissez-vous vraiment ses origines ? Le mythique "Paris Is Burning", sorti en 1991, explore la naissance de ce mouvement dont émerge le voguing, l'argot des drag-queens et les codes de tout un pan de la culture queer. Une plongée poignante dans le New-York pauvre et violent des années 1980, où la jeunesse queer noire et latino tentent de s'échapper de son quotidien dans la fabulosité des balls.

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Découvrir de nouveaux modèles

"Laerte-se" nous fait découvrir l'artiste brésilienne Laerte Coutinho. Cette illustratrice brésilienne célèbre a marqué son pays en faisant son coming-out trans' à 59 ans. Une transition d'abord projetée dans son personnage d'Hugo qui devient Muriel. Avec qu'elle se réalise qu'elle transfère dans ses dessins sa propre identité. Malgré une Bell intention, ce documentaire tombe un peu à plat. Son ambiance intimiste perd de son charme à cause de lenteurs et de répétitions dont on se serait passées. "Laerte-se" a surtout le défaut majeur de beaucoup de reportages et documentaire sur la transidentité : une insistance sur la transition et chaque détail du corps qui dit finalement peu de la réalité des personnes transgrenres.

À 21 ans, il devient producteur musical pour un grand label américain. Et signe le premier contrat de Metallica trois ans plus tard. Inconnu du grand public, Michael Alago est une figure majeure de la scène musicale new-yorkaise et mondiale. Ce fan de métal et de punk ouvertement gay a aussi travaillé avec Cindy Lauper, Tracey Chapman et Nina Simone. C'est sa carrière folle que raconte le documentaire "Who the f**k is that guy ?", dans une réalisation aussi joyeusement foutraque que l'époque qu'il raconte. À voir pour découvrir un homme gay qui a réussi à se rendre indispensable sur une scène réputée très macho, au début des années 1980. On y apprend aussi  quelques croustillantes anecdotes sur le cruising dans le New York pré-VIH, la drague skin-heads et comment celui qui est aujourd'hui photographe, a fait évoluer plusieurs bourrins aux grands cœurs.

Son transfert à un million de livres a marqué l'histoire du sport. Justin Fashanu fut le premier footballeur britannique à faire son coming-out, en 1990. Il se suicide huit ans plus tard, ne supportant plus le harcèlement et le rejet homophobe du monde du foot, mais aussi face à des accusations d'agression sexuelle sur un jeune homme de 17 ans, accusations aujourd'hui abandonnées. "Forbidden Games : the Justin Fashanu story" retrace la vie du jeune homme noir, de son enfance en famille d'accueil à sa mort, en passant par son adolescence dans le Royaume-Uni raciste de Thatcher et son coming-out médiatique. Un documentaire à la forme très classique, mais efficace et éclairant.

S'émouvoir

À Porto-Rico, la communauté trans' est aussi bouillonnante qu'en danger. Le documentaire "Mala Mala" nous fait découvrir ces femmes, souvent travailleuses du sexe, en croisant des portraits puissants de plusieurs d'entre elles. On y suit leurs parcours personnels, mais aussi politiques, certaines s'engageant en faveur d'un projet de loi interdisant la discrimination à l'embauche sur le critère de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle. Prévoyez de quoi essuyer quelques larmes.

Attention, tristesse et incompréhensions au programme. Dans "Michael Lost And Found", Benjie Nycum retrouve son ex Michael Glatze, avec qui il a partagé dix ans de sa vie. Ce dernier a abandonné sa vie de militant gay pour devenir pasteur et épouser une femme. L'histoire du couple a inspiré le film "I Am Michael" avec James Franco et Zachary Quinto. Le documentaire sur ces retrouvailles entre un homme - qui se dit "ancien homo" mais a coupé les ponts avec le christianisme radical où il s'était un temps réfugié -, sa femme, et son ancien compagnon s'avère bien moins caricatural qu'on ne l'aurait imaginé. Même si, en 18 minutes, il passe un peu à côté de son sujet et nous laisse clairement sur notre faim.

Rencontrer la nouvelle génération

Tyler Oakley est devenu en quelques années une star de YouTube. Et a su faire de sa vie un business florissant. "Snervous Tyler Oakley" propose de découvrir la vie du jeune homme ouvertement gay "derrière la webcam". Le documentaire passe part toutes les séquences attendues, émotion du coming-out, joie du succès, doutes sur sa vie, sans jamais vraiment susciter la surprise. Parfait pour combattre le spleen du dimanche sans sortir de son lit, ni trop se fatiguer les neurones.

En France, beaucoup ont découvert Todrick Hall via ses nombreuses participations à "RuPaul's Drag Race", en tant que juré et professeur de danse. "Behind The Curtain : Todrick Hall" nous permet de découvrir un peu plus cet artiste noir et ouvertement gay, qui a réussi à faire de sa flamboyance une force. Un documentaire intéressant pour les fans, beaucoup moins si l'on est pas en adoration (ou au moins curieux) de l'artiste.

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Crédit photo : Netflix