Neymar ne sera pas finalement sanctionné pour les propos homophobes qu'il aurait prononcé contre Alvaro lors de la finale du Clasico. Les expertises labiales n'ont pas démontré qu'il a effectivement insulté le joueur de foot de "putain de pédé".
la Ligue de Foot Professionnel a tranché. Il n'y a selon elle "aucun élément tangible" pour condamner Neymar ou Alvaro. Les deux joueurs s'étaient écharpés lors de la finale du Clasico, PSG-OM, le 13 septembre dernier. Après deux semaines d'enquête et de d'investigations labiales, la commission de discipline de la LFP n'a pas réussi à prouver l'homophobie ou le racisme des insultes proférées. Les deux joueurs risquaient une suspension jusqu'à dix matches pour des propos discriminatoires.
À LIRE AUSSI - Le footballeur Neymar visé par une plainte pour homophobie
Pendant le match, Alvaro aurait traité Neymar de "singe" ce à quoi le parisien aurait répondu "putain de pédé". "Indignation et colère. Un non-jugement de la LFP aveugle, sourde et muette. Soirée noire pour la lutte contre l'homophobie et le racisme dans le football", a déploré le collectif Rouge Direct qui lutte contre l'homophobie dans le foot. Selon la commission de discipline, l'insulte n'est pas avérée.
Neymar doit sans attendre adresser publiquement, en particulier à ses 50 millions d’abonnés Twitter, un message clair condamnant les discriminations homophobes dont sont victimes les personnes LGBT.👇
— Rouge Direct (@RougeDirect) October 1, 2020
Une technique labiale qui n'est pas fiable
"Premier constat, aucun rapport d'officiels, arbitre ou délégué, ne contenait d'éléments relatifs à ces propos ou injures à caractère discriminatoire", a voulu tempérer le président de la LFP Sébastien Deneux. Les médias brésiliens et espagnols assurent que les insultes ont bien été prononcées, mais l'expertise a alimenté le flou : "l'expert précisait bien que la technique n'était elle-même fiable qu'à 30%, ce qui laisse place au doute, qui doit profiter aux joueurs", a ajouté le président de la LFP. En juin, Neymar a été visé par une autre plainte pour homophobie. Dans un enregistrement audio qui a fuité dans la presse, le joueur insulte copieusement le compagnon bisexuel de sa mère.
À LIRE AUSSI - Antoine Griezmann : « L’homophobie dans le football, ça suffit ! »
Le football est gangréné par un environnement hostile aux personnes LGBT+. À Paris, des banderoles sexistes et homophobes avaient été déployées le soir de la finale du Clasico. On pouvait y lire "PSG-OM : 9 ans de sodomie". Au Royaume-Uni, un second joueur de Premier League a fait son coming out de façon anonyme. Dans sa lettre diffusée par les journaux britanniques, il dénonce un climat homophobe qui l'empêche d'être lui-même sur le terrain et dans les vestiaires. Mi-août, le parieur sportif Winamax a publié un tweet dans lequel il écrivait "on prend l'Europe on l'encule à deux". Résultat, en France, aucun joueur professionnel en activité est ouvertement LGBT+.
Crédit photo : Instagram / neymarjrsiteoficial