Oh, une nouvelle enfant star de la télé américaine fait sa crise d'ado : JoJo Siwa, 21 ans, a changé et veut le faire savoir. D'ailleurs, croyez-le ou non, mais elle vient d'inventer la pop gay avec le morceau, “Karma".
Info exclusive : la pop gay existe. Tout le mérite revient à JoJo Siwa qui, du haut de ses 21 ans, compte bien offrir à la commu un aperçu de ce genre musical qui jusqu'ici n'a jamais étreint ses oreilles. L'ancienne enfant star de la chaîne Nickelodeon cumule les casquettes d'influenceuse, de danseuse, de chanteuse et désormais de messie de tous les queers, en lançant "un nouveau genre de musique, […] la pop gay", comme elle l'a annoncé dans une interview pour le média Billboard. Et devinez quoi ? La commu l'a tournée en ridicule. Bande d'ingrats. Un journaliste de TMZ a jugé bon de lui opposer Lady Gaga, Chappell Roan ou encore Elton John. Mais honnêtement, qui les connaît ? Pleine d'humilité, JoJo Siwa a répondu que sa volonté est simplement d'apporter sa pierre à l'édifice : "Je ne suis pas la créatrice [de la pop gay], ni la présidente, mais je pourrais être la directrice générale." Une ambition qu'elle compte bien concrétiser dans un nouvel EP nommé "Guilty pleasure" (plaisir coupable) composé de cinq chansons qui hurlent "lesbienne" toutes à leur façon. Coupable, sûrement, plaisir, nous verrons.
@billboard “I am so excited to bring this version of pop music back.” To celebrate the release of “Karma,” @JoJo Siwa joins #BillboardNews to discuss her new era and drastic rebrand, creating the new “gay pop” genre, her love of #MileyCyrus & #BillieEilish and more. Watch the full sit-down interview at Billboard.com. #karma #jojosiwa #interview #popmusic ♬ original sound - billboard
De cupcake à parodie punk
Vous ne connaissez pas notre nouvelle DG de la pop autodiag qui cumule 45 millions d'abonnés sur TikTok ? Sachez qu'un docu-série sur sa vie est en préparation. En attendant, vous pouvez toujours vous flageller de ne pas encore avoir écouté "Karma", chanson phare de son nouvel EP, qui vous apprendra tout ce que vous devez savoir sur la nouvelle direction artistique de cette popstar niaise à croquer. On la connaissait pour ses immenses nœuds colorés dans les cheveux et ses tenues alliant pastel et fluo : il y a encore quelques années, elle se collait des vermicelles de toutes les couleurs sur la tronche pour ressembler à un cupcake. Elle se rêve désormais en fille cachée de Gene Simmons, du groupe rock légendaire Kiss. Harnais en cuir, strass, paillettes noires, maquillage de rockeuse, crête iroquoise, etc. Tout y est : on dirait un déguisement d'Halloween qui a mal tourné.
Son nouvel EP s'inscrit dans la même verve : têtes de nounours en guise de soutien-gorge dans une ambiance de maison close, tenue de chantier et gros engins, bonnes soeurs et lunettes techno… le budget costume est conséquent. Le clip de "Guilty Pleasure" regorge de gros plans sur l'entre-jambe de la chanteuse et de ses danseuses/amantes. Même les danseurs y passent. Chaque univers devient lubrique, chaque chorégraphie tourne à l'orgie.
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"I was a bad girl, I did some bad things" (J'étais une mauvaises fille, j'ai fait de vilaines choses), nous prévenait déjà Jojo dans le clip de Karma où elle se la jouait charo, ne sachant plus où donner de la tête et passant de meuf en meuf. Une performance largement moins scandaleuse que sa fête d'anniversaire à Disney World en tenue de butch pailletée pour ses 21 ans. Veste de chantier étincelante et oreilles de Mickey, elle a titubé toute la journée dans le parc complètement arrachée. What a bad girl.
Mais pourquoi a-t-on tant de mal à prendre JoJo Siwa au sérieux ? La jeune femme peine à sortir de son rôle de petite fille de l'Amérique. En 2014, à 10 ans, elle est la plus jeune compétitrice d'Ultimate Dance Competition, une émission de téléréalité de danse. À 14 ans, elle rejoint la grande famille Nickelodeon et passe dans plusieurs programmes de la chaîne pour enfants et jeunes ados. Sa carrière s'envole et, l'année suivante, elle entame une première tournée musicale à travers les États-Unis, tout en lançant des produits dérivés à son effigie, des poupées à son image et tout le tralala.
Dramagouine en force
En 2021, à seulement 17 ans, miss Siwa faisait son coming out sur X en publiant une photo indiquant "Meilleure. Cousine. Gay". Plus tard cette année-là, elle participait à la 30e saison de la version américaine de Danse avec les Stars. Elle était la première participante à danser avec une partenaire du même genre, exactement comme notre Bilal Hassani national qui marquait l'émission de TF1 avec son coéquipier Jordan Mouillerac à la même période. JoJo Siwa a pioché la carte queer et elle la joue à tour de bras, multipliant les vidéos mignonnes avec sa meuf, l'influenceuse Avery Cyrus. Jusqu'à leur rupture. Un "traumatisme", explique JoJo à longueur d'interview ; d'ailleurs, elle en est sûre, Avery l'a utilisée pour "avoir des vues et de l'influences". Désormais, on la voit écumer les Pride en armure des Chevaliers du Zodiaque gouine option licorne en alignant des shots sur scène. De baby lesbian à dramagouine en un clin d'œil…
Avec sa crise d'ado sur le tard, JoJo Siwa suit ainsi la voie de bien des enfants stars. Pour certains, la technique a payé et ils ont pu s'affirmer après ce tournant trash. On pense évidemment à Britney Spears et Miley Cyrus, laquelle s'est totalement détachée de son personnage Disney Chanel d'Hannah Montana pour se balancer sur une boule de chantier et lécher des marteaux avec le crâne rasé. À 31 ans aujourd'hui, cette dernière assume totalement cette période de sa vie, bien qu'elle soit derrière elle. Elle y fait d'ailleurs référence dans la chanson "Used to be Young" de son dernier album, Endless Summer Vacation : "I know I used to be crazy, that's cause I used to be young" (Je sais que j'ai été folle, c'est parce que j'étais jeune). JoJo, prends des notes…
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Crédit photo : JoJo Siwa, capture du clip de "Guilty Pleasure"