mondeÀ Moscou, les terribles images de raids anti-LGBT dans des clubs gays

Par têtu· le 14/10/2024

La communauté LGBT subit une persécution policière de plus en plus dure en Russie, où le régime de Vladimir Poutine lui mène une guerre ouverte. Vendredi soir, dans deux clubs gays de Moscou, la Journée mondiale du coming out s'est terminée par des raids policiers qui auraient abouti à plus de 50 arrestations.

"Plus de 50 personnes arrêtées dans la nuit lors d'une descente de police dans deux clubs gays de Moscou." L'information est rapportée par Novaya Gazeta Europe, émanation du journal d'investigation russe Novaïa Gazeta (celui où travaillait Anna Politkovskaïa jusqu'à son assassinat en 2006), créée en avril 2022 par des journalistes en exil, après le début de la grande offensive sur l'Ukraine, tandis que le régime de Vladimir Poutine durcissait encore la censure médiatique.

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Deux lieux queers du centre de Moscou ont été visés dans la nuit du 11 au 12 octobre, développe Novaya Gazeta, qui s'appuie sur les images relayées sur le réseau Telegram par les chaînes pro-russes MSK1 et SHOT. Le premier, le club Central Station, organisait un événement pour la Journée mondiale du coming out quand la police a débarqué vers 1h du matin, a expliqué SHOT, sous le prétexte de "lutter contre le trafic de drogue". Sur des vidéos de la séquence, on voit les policiers dans l'établissement, cagoulés, forçant les personnes présentes à s'allonger par terre les mains derrière la tête ou les fouillant brutalement debout contre le mur.

La Russie, phare de l'homophobie mondiale

D'après les mêmes sources, une autre descente a ciblé au cours de la même nuit le Three Monkeys, un autre lieu queer du centre de la capitale russe, provoquée cette fois par des "plaintes" d'habitants pour "toutes sortes de choses vilaines" (sic), que SHOT explicite par : "Des hommes à moitié nus, habillés en femmes, dansent autour de la scène et les invités s'embrassent librement." Nos confrères de Novaya précisent que l'"on ne sait pas où les personnes arrêtées ont été emmenées".

Selon Mash, un site d'informations pro-russe actif sur Telegram, les deux établissements appartenant aux mêmes propriétaires sont menacés de fermeture pour avoir "discrédité l’armée russe" car des drag queens se seraient moquées, lors d'un show au Central Station, de "l'opération militaire spéciale", soit le nom donné par la censure russe à la guerre menée en Ukraine.

Depuis dix ans, le régime de Vladimir Poutine ne cesse de durcir son homophobie d'État, en particulier ces deux dernières années. Après avoir promulgué en 2013 une loi contre la "propagande LGBT" à l'intention des mineurs – un hit copié depuis lors dans le monde entier par le lobby réactionnaire –, la Russie a interdit en 2023 les transitions de genre, avant de classer cette année un pseudo "mouvement international LGBT" parmi les organisations extrémistes et terroristes. Dans ce contexte, la répression visant la communauté LGBTQI+ s'intensifie : raids policiers, arrestations, amendes, prison

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Source photo d'illustration : MSK1 via Novaya Gazeta Europe

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