8 fois où Disney a fait du queerbaiting

Boycottée par moult homophobes bien avant sa sortie, cette version live action du dessin animé culte se vantait d’inclure une scène gay. Mais lorsqu’on peut enfin zieuter le passage en question, impossible de ne pas lever les yeux au ciel : dans les ultimes instants du long-métrage, au cours d’un bal dansant, on aperçoit LeFou – l’acolyte de Gaston, le chasseur imbu de lui-même joué par Luke Evans – en train de virevolter dans les bras d’un autre homme. Et… c’est tout. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que le sous-texte gay de La Belle et la Bête soit davantage assumé à l’avenir, étant donné qu’un préquel en série est en chantier du côté de Disney+.

Le film ne sort que le 29 juillet prochain, et pourtant, la polémique le précède déjà. En effet, Disney, avait annoncé que « Jungle Cruise », récit d’aventure avec la forêt amazonienne en toile de fond, mettrait en scène le premier personnage gay dans un film Disney. Mais en décembre 2018, après avoir échangé avec des spectateurs de la ‘ »projection test », TMZ révélait que McGregor, le personnage en question, ne faisait qu’un coming out timide. Selon les sources du tabloid, le jeune homme, interprété par Jack Whitehall, explique simplement à Dwayne Johnson qu’il ne « s’intéresse pas aux femmes ».

Une déclaration pour stopper les tentatives infructueuses de mariage arrangé voulu par sa famille. « En fait, il dit simplement qu’il ne veut épouser aucune femme », résumait à l’époque TMZ. De surcroît, Whitehall, l’acteur, n’est pas gay, ce qui avait suscité une première levée de boucliers. On ne sait pas si Disney a retouché la version qui sera projetée en salle l’été prochain, mais déjà, en terme de représentation, le risque d’être déçu est grand.

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De nombreux spectateurs LGBT se sont rendus en salle pour la sortie d’Avengers : Endgame persuadés de découvrir « le premier personnage ouvertement gay » de l’univers Marvel. C’était la promesse des réalisateurs. « La représentation est très importante », assurait ainsi Joe Russo qui a réalisé le film avec son frère Anthony Russo.

Or la réalité est un peu différente. Le « premier personnage ouvertement gay », incarné par Joe Russo lui-même, tenait davantage du rôle (très) secondaire, voire carrément du caméo, dont on apprend l’homosexualité au détour d’un dialogue. Aucune scène d’affection entre hommes, et un personnage, qui est même allégé du poids d’avoir un nom et un prénom. Encore un effet d’annonce pour rien.

En 2013, les fans Disney du monde entier découvraient l’histoire d’Elsa, jeune reine effrayée par ses pouvoirs magiques, qui quittait son royaume après lui avoir jeté un sort, et s’en allait se sentir « libérée, délivrée » dans la montagne. Et pour la première fois, cette « princesse » Disney n’a absolument aucun love interest dans le film. Pour beaucoup de fans LGBT+ de Disney, cette quête de liberté, la métaphore de la différence, et le fait qu’elle n’ait absolument aucun attrait pour la gent masculine ne voulait dire qu’une chose : Elsa est lesbienne.

Tout le monde attendait donc avec beaucoup d’impatience le deuxième opus des aventures d’Elsa, et espérait qu’elle aurait enfin une petite amie. Un nouveau personnage, dans la bande-annonce, avait attiré l’attention : était-elle l’élue ? Celle qui allait conquérir le coeur d’Elsa ? Tous les espoirs furent douchés avant même la sortie du film : « ce n’était pas l’histoire que nous avions envie de raconter » a fait savoir la production. Une occasion manquée… de plus.

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Là encore, vaste supercherie que fut le dernier volet de la saga intergalactique. Dans Star Wars : L’Ascension de Skywalker, la maison de Mickey promettait un baiser queer. Il n’en fallait pas plus pour que les fans se mettent à spéculer en misant sur un rapprochement entre Poe et Finn, le duo à l’alchimie palpable. Mais il n’en fut rien. Au lieu de cette love story cohérente, le neuvième chapitre de Star Wars se contente d’un baiser à la va-vite entre deux femmes, aux anges après une victoire rebelle. Un effort d’inclusivité tellement maigre qu’on l’a encore en travers de la gorge.

Dans sa dernière production fraîchement sortie en salles, la maison Pixar – qui, malgré son indépendance de surface, appartient bien à Disney depuis 2006 – incorpore son tout premier personnage lesbien. Une initiative assez fallacieuse lorsqu’on voit le rendu final. Deux elfes se lancent dans une épopée rocambolesque et, au gré de leurs mésaventures, tombent sur une policière cyclope… qui mentionne, de façon presque insignifiante, qu’elle a du mal à s’entendre avec la fille de sa petite amie. Autant dire qu’on a difficilement vu plus anecdotique comme référence LGBT+, surtout quand on voit le buzz médiatique que celle-ci a généré en amont.

Lorsque Disney+ officialisa la commande d’une série dérivée du teen movie très queer Love, Simon, on sautait limite au plafond. Mais ça, c’était au début. Fin février, la plateforme annonçait que le projet migrait chez Hulu, autre service de streaming qui appartient en grande partie à Disney. La raison donnée ? Ce spin-off, intitulé Love, Victor, comprendrait du contenu jugé « trop adulte », là où Disney+ préfère consolider une vitrine « famille-friendly ». Or quand on voit que des super-héros se bastonnent violemment parfois jusqu’à se tuer dans ses films Marvel, on se dit que la mauvaise foi est bien trop présente au royaume de Mickey et compagnie.

Du côté du revival de Lizzie McGuire, même cas de figure qu’avec Love, Victor (ou presque). Annoncée comme l’une des productions phares à venir sur Disney+, cette nouvelle mouture de la série ado cultissime de Disney Channel devait nous donner des nouvelles de son héroïne, Lizzie, désormais trentenaire avec une vie new-yorkaise bien remplie. Le hic, c’est que la production de la série a été suspendue, avec la showrunneuse aux commandes tout bonnement virée. Sur Instagram, l’actrice Hilary Duff a laissé entendre que c’était, encore une fois, pour un contenu jugé trop mature. Décidément, c’est que la frilosité de Disney deviendrait presque une habitude.