Jeux olympiquesAmours et fiertés LGBT : nos meilleurs moments des JO de Paris 2024

Par têtu· le 09/08/2024
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Placés dès la cérémonie d'ouverture sous le signe de la fierté LGBT+, les Jeux olympiques de Paris 2024 auront battu le record du nombre d'athlètes queers out, qui nous ont offert des moments émouvants mais aussi politiques.

  • La cérémonie d'ouverture de Thomas Jolly

On ne remerciera jamais assez le directeur artistique des cérémonies de Paris 2024, Thomas Jolly, et nos artistes queers qui y ont participé, pour cette cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques qui fut sans aucun doute, n'en déplaise aux haters adeptes du cyberharcèlement, le plus grand moment de visibilité LGBT+ de l'histoire de la télévision mondiale !

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  • Les baisers lesbiens d'Alice Bellandi et Perris Benegas

Après avoir remporté l'or dans sa catégorie, la judokate italienne Alice Bellandi s'est naturellement précipitée vers sa compagne, une autre judokate sud-africaine. Les deux amoureuses ont alors échangé un magnifique baiser lesbien devant les caméras du monde entier, mais aussi devant Giorgia Meloni, la cheffe d'extrême droite du gouvernement italien, qui assistait au combat dans les gradins. Un joli pied-de-nez, cette dernière ciblant particulièrement les lesbiennes dans sa politique anti-LGBT.

Autre baiser entre filles : celui de l'Américaine Perris Benegas, qui après sa médaille d'argent en BMX est aussi allée la célébrer comme il se doit avec sa petite amie qui l'avait bien encouragée, dans un instant suspendu également immortalisé par les photographes.

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  • L'émotion d'Amandine Buchard

Encore bravo les judokates, avec notre Amandine Buchard doublement médaillée à Paris, en individuel (bronze) et par équipe (or). Si la sportive s'est montrée déçue de son résultat solo, elle qui était revenue vice-championne olympique des JO de Tokyo en 2021, elle n'en reste pas moins la seule athlète française queer out médaillée lors de ces JO 2024.

  • Le baiser gay de Campbell Harrison

S'il est reparti de Paris sans médaille en escalade, Campbell Harrison a marqué nos petits cœurs en embrassant, lui aussi en public, son petit ami Justin. Un geste d'autant plus symbolique que le grimpeur australien avait subi une polémique cet hiver dans son pays pour avoir déjà embrassé son copain pour célébrer sa qualification aux JO.

  • L'exploit de Cindy Ngamba pour l'équipe des réfugiés

Depuis les JO de Rio, en 2016, existe une équipe olympique des réfugiés, à laquelle la boxeuse Cindy Ngamba a rapporté cette année sa toute première médaille, en bronze. Originaire du Cameron et exilée au Royaume-Uni, la jeune femme y a obtenu le statut de réfugiée en tant que lesbienne, l'homosexualité étant punie par la loi dans son pays où les personnes LGBT+ font régulièrement l'objet de persécutions.

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  • La demande en mariage d'Alev Kelter

Les baisers, c'est bien, mais à un moment donné il faut passer à l'étape supérieure ! Et c'est évidemment une lesbienne qui nous a offert ce joli moment d'engagement : après avoir remporté une médaille de bronze avec son équipe en rugby à 7, l'Américaine Alev Kelter a profité de son passage dans la ville de l'amour pour demander sa petite amie Kathryn Treder, également joueuse de ruby, en mariage. La proposition a eu lieu au Musée d'Art Moderne !

  • Tom Daley en famille

L'incontournable Tom Daley est venu en famille à ses cinquièmes olympiades, lui qui avait commencé en 2008 à Pékin, à seulement 14 ans. Entretemps, le jeune homme s'est marié avec Dustin Lance Black et ils ont eu deux enfants, qui sont venus l'encourager à Paris. "Ma plus grande réussite est de pouvoir plonger devant mon mari et mes deux enfants", s'est réjoui le beau gosse britannique, qui n'était pas simplement venu essayer les matelas du village olympique puisqu'il est reparti avec sa cinquième médaille olympique, en argent, avec son coéquipier Noah Williams en plongeon synchronisé à 10 mètres. Dans les tribunes, toute la famille était venue le soutenir, avec des t-shirts à l'effigie du jeune daddy !

  • Les brassards arc-en-ciel en hockey sur gazon

Le hockey sur gazon, qui a amené pas moins de 16 athlètes queers out (dont 15 femmes) aux Jeux de Paris, selon le décompte du média Outsports, s'est montré particulièrement LGBT-friendly puisque plusieurs capitaines d'équipe ont arboré un brassard aux couleurs du drapeau arc-en-ciel. Dont deux finalistes : le capitaine de l'équipe allemande masculine, Mats Grambusch, et celle de l'équipe néerlandaise féminine, Xan de Waard, laquelle a déclaré, au sujet de l'inclusion LGBTQI+ dans le sport : "Il est important de s’y attarder (…) Il y a encore beaucoup de mesures à prendre."

"Je ne connais aucun joueur masculin à quelque niveau que ce soit qui ait déclaré son homosexualité, mais quand on voit les statistiques, il peut y en avoir, a expliqué de son côté Mats Grambusch. Parfois, peut-être que certaines personnes ont besoin d'autres personnes pour défendre quelque chose et elles suivront. Pourquoi ne pouvons-nous pas, en tant qu’équipe et en tant que personnes, les défendre et leur faciliter la vie ?"

À noter qu'il y avait bien un joueur de hockey bi out dans ces olympiades, l'Argentin Nico Keenan, venu avec son petit ami, Rob Jetten, ancien vice-Premier ministre des Pays-Bas, qui a partagé sur son compte Instagram une photo du couple aux JO de Paris.

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  • Les mots d'Imane Khelif et de Hergie Bacyadan 

Objet d'une polémique et d'un cyberharcèlement autour de son identité de genre en raison de son hyperandrogénie – tout comme la Taïwanaise Lin Yu-ting –, la boxeuse algérienne Imane Khelif ne s'est pas laissé démonter. Elle s'est ainsi qualifiée pour la finale, ce vendredi soir, et a répondu à ses détracteurs dans une interview à SNTV rapportée par l'agence Associated Press : "J'envoie un message à tous les peuples du monde pour qu'ils respectent les principes olympiques et la Charte olympique, et qu'ils s'abstiennent d'intimider tous les athlètes, car cela a des effets massifs. Cela peut détruire les gens."

Toujours en boxe, le Philippin Hergie Bacyadan est le seul athlète transgenre à avoir pu participer à ces JO, dans la catégorie féminine, où sa participation était autorisée car il n'a pas suivi de traitement hormonal substitutif. L'occasion de préciser, dans une vidéo sur Instagram, que sa transidentité ne dépend pas d'une prise d'hormones, en l'espèce de testostérone ("T") : "Je ne prendrai jamais de 'T' et ne serai jamais sous 'T', mais je me considère comme un homme trans parce que mon cœur le dit."

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  • Le premier ball olympique de voguing

Le voguing n'est pas encore un sport olympique, mais Paris 2024 nous a offert le premier ball olympique ! Au pied de la Tour Eiffel, sur un catwalk de plus de 50 mètres de long, les houses se sont affrontées lors de trois journées pour décrocher le Grand Price, dans deux catégories : Runway et Voguefem. Bravo aux quatre finalistes qui ont raflé les six prix : Gigi, Riley, mariana et Vivi !

  • Les 66 médailles LGBTQ !

Au terme de cette quinzaine des Jeux olympiques de Paris 2024 (avant les paralympiques du 28 août au 8 septembre), le compteur de l'ensemble des 195 athlètes queers out qui y ont participé s'établit à 66 médailles. Avec 42 médailles au classement dont 15 en or, la "Team LGBTQ" bat son record de 33 médailles à Tokyo. Nos athlètes ont tellement brillé que si la commu était une nation, nous aurions terminé 6e du classement des pays, juste derrière la France !

Un résultat qui nous procure une grande fierté avant la cérémonie de clôture des JO, ce dimanche 11 août, avec à nouveau Thomas Jolly aux manettes et les performances scénique de Zaho de Sagazan ou encore Angèle. Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble… et fier·es !

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Crédit photo d'illustration : Jonathan Nackstrand / AFP