Au revoir 2022, voici venu le temps des voeux pour une bonne année 2023. Alors plutôt que de se soucier des problèmes qui arriveront bien assez tôt, on a décidé de jouer les optimistes et d'imaginer un cru placé sous les meilleurs auspices, c'est-à-dire LGBTQI+. Il est permis de rêver !
Même si 2022 a réservé à la communauté LGBTQI+ quelques bonnes nouvelles – l'avancée du mariage pour tous en Slovénie ou au Mexique, celle des droits trans en Espagne ou en France (un peu), la condamnation des harceleurs d'Eddy de Pretto… –, elle n'aura pas manqué d'actualités lourdes. On pense évidemment à la guerre en Ukraine et à la répression en Iran, et pour la commu aux tueries de Colorado Springs, d'Oslo, de Bratislava, à l'épidémie estivale de variole du singe, à la montée de l'extrême droite en Europe et ailleurs, accompagnée de sa transphobie et de nouvelles offensives anti-drag queen, et à tant d'autres motifs d'inquiétude pour les personnes queers. Mais plutôt que de broyer du noir, on vous propose en cette fin d'année de se projeter dans celle à venir avec, comme Lorie en 2004, une "positive attitude" qu'on aimerait capable d'exaucer nos vœux… On a donc réfléchi à douez événements qui feraient le plus grand bien à la communauté pour une vraie bonne année 2023. Symbolique, anecdotique ou essentiel, pour une liste évidemment non exhaustive ! Avec nos meilleurs vœux à vous <3
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Un coming out de footballeur en Ligue 1
Amel Bent a bien dit qu'il fallait viser la Lune ? C'est exactement ce qu'on fait en espérant de réelles avancées dans le milieu du ballon rond. Jusqu'ici, les rares coming out de joueurs de football ont surtout eu lieu une fois raccrochés leurs crampons… Exception faite, récemment, de Josh Cavallo, devenu un excellent porte-parole de la communauté gay dans le sport mondial. Mais on attend toujours de voir le jour où un footballeur évoluant dans la première ligue européenne – et pourquoi pas en équipe de France ? – osera sortir du placard. Et si l'on pouvait éviter les vannes de mauvais goût à la Iker Casillas, ce serait déjà un bon début. On sait évidemment que des joueurs gays existent, il s'agirait donc de leur donner la force pour franchir le pas !
Sur Netflix, des séries queers… qui durent
Malgré le succès rencontré par ses fictions gays comme Heartstopper ou Young Royals, le mastodonte du streaming a tendance à écourter certaines de ses séries lesbiennes… En 2022, Netflix a ainsi dit prématurément adieu à First Kill, le Twilight saphique, et Warrior Nun, où se dessinait une romance entre deux bonnes soeurs lesbiennes en armes, alors que toutes deux nous avaient bien plu ! On espère donc que la prochaine bénéficiera d'une espérance de vie plus longue !
Un Premier ministre gay en Hongrie
Souvenez-vous de l'histoire rocambolesque de József Szájer, en décembre 2020. Cet eurodéputé hongrois homophobe avait été surpris sur une gouttière, tentant de s'échapper d'une partouze gay alors que le pays était confiné. Si la Hongrie compte des élus dans le placard, on souhaite donc ardemment que nombre d'entre eux en sortent pour 2023 ! Et soyons fous, avec un Premier ministre ouvertement gay, l'homophobie d'État qui sévit dans le pays disparaîtrait peut-être, et avec elle la loi interdisant la représentation LGBTQI+ auprès des mineurs.
Frank Ocean enfin de retour
En 2016, Frank Ocean partageait avec le monde Blonde, son deuxième album. Depuis… pas grand-chose. Il y a bien eu une mixtape, des singles çà et là, mais aucun projet artistique suffisamment consistant et cohérent pour qu'on puisse parler d'un retour du chanteur et rappeur américain. Alors on se dit que 2023 est peut-être l'année de son come-back tant attendu ! On n'a rien contre le fait que Frank se lance dans la joaillerie – il commercialise le cockring le plus cher du monde – ou dans le milieu du clubbing, mais s'il pouvait mettre du miel dans nos oreilles avec un troisième opus, la planète queer ne s'en porterait pas plus mal.
Toujours plus de butchs
Dans son plus récent rapport, qui concerne la saison 2021-2022, l'association Glaad, chargée de surveiller les représentations LGBTQI+ à la télévision et sur les plateformes de streaming, soulignait une hausse du nombre de personnages lesbiens dans les séries. De quoi sabrer le champagne ! Sauf qu'on apprécierait aussi de voir un peu plus de butchs : en effet, les lesbiennes perçues comme masculines demeurent sous-représentées en comparaison de leurs équivalents "lipstick" ("féminines"). Et si on faisait de 2023 l'année de la butch ?
Une loi trans comme en Espagne
Alors que la transphobie devient un nouveau tube mondial sous l'influence du poutinisme et du trumpisme combinés, et que les queericides continuent d'endeuiller la communauté, l'Espagne vient de prouver que des avancées étaient toujours à gagner sur le plan des droits LGBTQI+, avec une loi facilitant grandement la vie des personnes trans. La question est donc simple : et en France, c'est pour quand ?
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Un Sims plus communautaire
Un peu comme Animal Crossing, la franchise vidéoludique des Sims a vite été prise d'assaut par les personnes queers en quête de bienveillance et d'une communauté. Au fil du temps, le jeu phare d'EA Games a fait beaucoup pour la cause LGBTQI+, que ce soit en normalisant les mariages de même sexe ou en activant la customisation de pronoms pour ses personnages. Mais en 2023, alors qu'un Sims 5 serait en chantier, on se dit qu'il est temps qu'un mode multijoueur voie le jour. On pourrait ainsi se connecter avec ses potes et se fabriquer ensemble une vie alternative dénuée de LGBTphobies. Près de vingt ans après Les Sims Online, dont le concept date de 2002, et armé d'une technologie beaucoup plus au point, il est peut-être temps de transformer l'essai... en succès.
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La convergence des luttes entre Pride radicale et Inter-LGBT
S'il est bien deux organisations LGBTQI+ qui ne peuvent pas se voir en peinture, c'est bien la Pride radicale et l'Inter-LGBT ! Pourtant, nombre des militant·es de l'une marchent dans le cortège de l'autre, et vice-versa. Et l'on a bien assez d'ennemis chez les réacs pour ne pas s'en chercher dans la commu… Après tout, ne lutte-t-on pas toustes in fine pour l'objectif commun d'un monde plus inclusif ?
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Un revival de Looking
Si Queer as Folk et The L Word y ont eu droit, alors pourquoi pas Looking ? Retirée de l'antenne à l'été 2016 après deux saisons brillantes et un téléfilm mi-figue mi-raisin, la série très gay de HBO, qui avait réussi à représenter avec acuité et diversité la communauté homosexuelle de son époque, mérite de renaître de ses cendres. Bien entendu, on ne boudera pas notre plaisir si une nouvelle série communautaire à la hauteur de ses aînées apparaît à sa place. Looking est, certes, une valeur sûre. Mais la totale nouveauté, c'est bien aussi !
Paloma en première partie de Mylène
Parce qu'elle le vaut bien, et qu'elle le fait divinement, on aimerait voir Paloma, reine de Drag Race France, assurer en Mylène la première partie de notre icône désenchantée, dont le sacre mérité a été parfaitement décrit dans le magazine de l'hiver 2022/2023. Deux queens couronnées pour le prix d'une, que demander de plus à l'année à venir ? On sait : de nouvelles dates pour la tournée de Mylène !
Les ministres out
Lorsque les ministres sortent du placard, il ne s'agit pas de vie privée. Grâce à son coming out, Clément Beaune a par exemple pu affirmer publiquement sa désapprobation des propos homophobes de sa collègue Cayeux, ou appeler cet été les personnes concernées à se faire vacciner contre le monkeypox (ou variole du singe). En août dernier, alors qu'elle donnait une interview à têtu· à l'occasion des 40 ans de la dépénalisation de l'homosexualité, Élisabeth Borne a elle-même démenti la rumeur persistante qui la disait en couple avec une femme, tout en affirmant espérer que ses ministres homos ne restent pas dans le placard par crainte du regard des électeurs. Or, on le sait : il y en a plusieurs… Alors du nerf, il en va d'une visibilité nécessaire !
Monique Wittig dans les manuels scolaires
Parce que l’éducation des plus jeunes est essentielle dans le combat contre les LGBTphobies, et qu’on aimerait enfin obtenir des résultats probants dans la lutte contre le harcèlement scolaire, pourquoi pas, par exemple, ajouter les œuvres de la pionnière Monique Wittig aux manuels scolaires ? Philosophe, romancière et militante féministe, par ailleurs autrice des classiques L’Opoponax (1964), Les Guérillères (1969), Le Corps lesbien (1973) ou encore La Pensée straight (1992), l’autrice gagnerait à être connue dès le plus jeune âge, notamment son Voyage sans fin qui revisite Don Quichotte, de Cervantès, à la sauce lesbienne. Or, on commémore cette année les 20 ans de sa mort, donc 2023, année Wittig !
Crédit photo : AFP
